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Rencontre avec Raymond Barre le 1O Mars 2006

Ancien Ministre et Premier Ministre

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Au détour d’une anecdote, nous voilà partis en l’Indochine, puis embarqués en 1958 dans les coulisses du retour au pouvoir du Général De Gaulle. Monsieur Raymond Barre a un demi-siècle d’expérience politique : il a vu la France grandir, s’agiter, se métamorphoser…C’est aussi ce demi-siècle de recul qui donne à Monsieur Barre une toute autre vision de la dévalorisation actuelle. Il analyse cette dernière comme étant la résultante de trois principaux maux :


- le « microcosme politique » qui désigne le repli de la classe politique sur elle-même et ses intérêts.
La résistance des Français à la nouveauté
- Des syndicats faibles et très politisés et qui « agissent en fonction d’une seule idéologie et non en fonction des problèmes qui se posent. »
 

         Ainsi Raymond Barre ne croit pas en une possible confiance stable des Français en la politique. l’opinion française restant « volatile », critique…mais il propose quelques remèdes pour favoriser la confiance :


une attitude désintéressée « face aux pressions diverses, à son avenir, à ce qui vous entourent, à ceux qui vous envient »soit une indifférence envers le pouvoir et les sondages ou encore envers les critiques de la presse ou des Français. 

une légitimité : savoir appliquer son programme en cas de légitimité institutionnelle et savoir partir quand les Français ne se reconnaissent plus en vous. « En principe en France quand on poursuit un but, lorsque quelque chose est clair, les gens sont contre : le gouvernement ne doit pas y attacher d’importance si il est légitime c’est –à-dire si son action s’inscrit dans le cadre des institutions. Si il cède, la surenchère arrivera ! »  

un scénario catastrophe : « Il faut tomber très bas, et à ce moment là, il y a quelqu’un qui est chargé de remettre de l’ordre, celui là disposera de la confiance pendant un temps limité. » Tomber très bas c’est avant tout pour Monsieur Barre, « éprouver une lourde perte de pourvoir d’achat et avoir le sentiment de perdre beaucoup d’influence sur le plan international. »

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